Un projet autour de l’intercompréhension dans les littératures en langues romanes : Catalan, Castillan, Français, Occitan.
La compagnie Rêves du 22 Mars crée un projet pensé pour le territoire de l’Eurorégion Pyrénées-Méditerranée (EPM) autour de l’intercompréhension dans les littératures en langues romanes : Catalan, Castillan, Français, Occitan, avec de jeunes créateurs•trices et des artistes expérimenté.es dans le domaine de l’écriture contemporaine et de la poésie. Un projet au long cours qui va naviguer sur les rives de la Méditerranée et experimenter plusieurs medium : livre, site internet, spectacle, lectures, cabaret, etc. Pour la création du projet, la compagnie Rêves du 22 Mars s’allie à deux partenaires, l’Elixir Poetic, festival de Terrassa, et Mallorca Literària, acteur culturel très dynamique des Baléares.
Le projet
Il s’agit de reconnaître en l’autre et en soi ses propres cultures. Nous avons une histoire française centralisatrice qui a volontairement effacé la multiplicité de notre culture : on est français avant d’être occitans, méridionaux, etc.
Avec Navegació Poetic Eurorégion, notre volonté est de proposer aux gens de regarder ensemble la culture de l’autre afin de s’apercevoir qu’elle est en fait notre propre culture.
Nous avons réuni 7 auteur•ices des 3 régions afin que l’échange donne lieu à des productions qui valorisent la chance que représente cette « multi-culturation » qui permet de se sentir partout chez soi tout en acceptant que nous sommes d’ici et d’ailleurs.
Le projet compte 4 jeunes artistes sur 7 afin que les plus expérimenté•es forment et transmettent leurs compétences aux plus jeunes.
Le tissage, le mélange et le multilinguisme permettront d’avoir des exemples concrets de textes artistiques qui montrent que quand on veut se comprendre, on peut se comprendre et de donner un aperçu de la création contemporaine de ce territoire et de ses langues.
Nous ambitionnons d’écrire des textes inouïs, dans des langues inouïes car elles seront la résultante des rencontres permises par, pour et dans le cadre de l’Eurorégion.
Ces rencontres seront aussi prétexte à des échanges, de la formation, des fils tissés dans chacun des territoires pour du plus long terme.
Dates : janvier 2021 – juillet 2022
Présentation
Navegació Poetic Eurorégion propose de se comprendre sans comprendre.
Se comprendre, c’est tout le travail de l’intercompréhension : si je parle à peu près 2 langues romanes (castillan, catalan, corse, espagnol, français, italien, occitan, portugais, roumain, sarde,etc.) je suis capable -si j’en ai envie- de comprendre ce que me dit l’autre. Plutôt que de passer par le globish (global english), je peux utiliser mes compétences en langues pour me faire entendre.
Sans comprendre : la poésie, quelle que soit la langue, est étrangère à la compréhension, cela passe par d’autres canaux que la rationalité. Quand j’entends un poème de Marcelle Delpastre, une Copla Flamenca, une pièce de Pau Miró, c’est la chair qui parle. Donc peu importe que je saisisse tout, tant que je suis saisi par la beauté du texte qui me rend compte de la beauté du monde.
L’Eurorégion Pyrénées Méditerranée nous semble être un laboratoire idéal pour une recherche autour de l’intercompréhension dans les langues romanes car l’histoire linguistique est un lien fondamental et essentiel entre ses territoires administratifs.
La France compte 4 000 000 d’occitanophones dont 3 200 000 qui s’ignorent. Ils savent que leurs grand-mères parlaient patois mais n’ont pas forcement intégré qu’ils maitrisent-entendent-comprennent une langue minorisée. La fréquentation de la langue catalane, qui est perçue en France comme une langue autonome et qui suscite la curiosité permettra de renvoyer les lecteur•trices, spectateur•trices à leurs propres langues. C’est dans la langue de l’autre que je découvre ma connaissance et mon bagage linguistique. Je m’enrichis de mes propres connaissances au contact de l’autre.
Si la notion de frontière commence à devenir floue (quelles sont les frontières linguistiques entre catalan et les dialectes occitans?), elle ramènera aussi forcement aux frontières que l’on se crée : diglossie, minorisation des langues, circulation des personnes et des savoirs...
Objectifs
- Mettre en avant les jeunes créateur•trices de la production culturelle du futur.
- Faciliter le transfert de compétences entre auteurs-trices expérimentés et jeunes créateurs•trices.
- La médiatisation, la communication et les partenaires institutionnels du projet permettront aux jeunes auteurs•trices de connaître l’édition d’un de leurs textes et donc de rentrer dans une nouvelle catégorie d’écrivain•es.
- Réinventer la culture de demain dans le contexte d’une numérisation des flux artistiques.
- Que la culture arrive à tous•tes si jamais nous étions à nouveau confinés, sans pour autant arrêter le contact réel.
- Créer des traversées entre les îlots des 3 régions de l’EPM par le biais de l’intercompréhension linguistique dans la littérature. 3 régions, 3 structures différentes, 5 langues et dialectes, 8 genres littéraires. Il s’agira de naviguer et de créer des connections entre ces différents univers.
- La compagnie Rêves du 22 Mars pose un triptyque simple : écologisme, féminisme, régionalisme. Si le monde culturel a intégré que l’on peut se poser des questions écologistes et féministes, le terme de régionaliste pose problème. C’est pourtant une des clés d’une entreprise culturelle post-covid. Nous devons faire entendre cette solution.
- Créer un incubateur pour les artistes qui auront la possibilité de se former et de former parallèlement, d’être à la fois émetteur et transmetteur.
- Créer un lieu virtuel ressource sur la question de l’intercompréhension culturelle.
- Permettre l’inclusion par la culture et l’éducation afin de réaliser, depuis la culture de l’autre, sa propre culture.